Individualisation de la formation : une évidence incontournable

Dans tous les secteurs, la personnalisation est devenue la norme. Presse, médias, musique, séries… Nous consommons à la carte, selon nos préférences et nos rythmes. Pourtant, la formation continue d’imposer des parcours uniformes, ignorant les différences de profils, d’attentes et de besoins.

Pourquoi ce retard ? Une récente note de France Compétences met en lumière les limites structurelles des organismes de formation (cliquez ici). Mais au-delà des aspects techniques, le véritable frein est culturel. L’individualisation n’est plus une option, c’est une nécessité. Et les objections classiques ne tiennent plus.

Trois preuves que l’individualisation est inévitable

1. L’évidence pédagogique

Les sciences cognitives le confirment : chaque apprenant est unique. Ses motivations influencent directement sa réussite. Une formation identique pour tous est une aberration.

Philippe Carré, professeur à l’Université Paris-Nanterre, le souligne dans une étude majeure pour la fédération des acteurs de la compétence. Il propose un modèle d’« efficacité pédagogique plurielle », valorisant la personnalisation avant et après les sessions synchrones. Ce rapport, attendu pour l’été 2025, fera date.

2. L’évidence socio-organisationnelle

Les conséquences de la crise sanitaire perdurent. Se déplacer ou suivre une formation à un horaire imposé devient contraignant. Les taux d’absentéisme explosent. Parallèlement, les directions Financières et RSE limitent les déplacements. Les managers questionnent la pertinence de formations génériques alors que l’IA promet des solutions adaptées.

Planifier et administrer la formation est un casse-tête. La fin des groupes homogènes s’impose d’elle-même.

3. L’évidence réglementaire et commerciale

Les exigences publiques renforcent cette tendance. Qualiopi, par exemple, impose une approche centrée sur l’apprenant. L’indicateur 4 stipule que l’analyse des besoins doit être individualisée, tout comme plusieurs autres critères.

Les appels d’offres des financeurs publics exigent également cette personnalisation, bien qu’ils imposent en parallèle des engagements rigides. Ce paradoxe, mis en évidence par France Compétences, pousse les organismes à repenser leurs pratiques.

Les objections qui ne tiennent plus

• Ça coûte trop cher ! Faux. Le digital et le distanciel réduisent drastiquement les coûts de formation individualisée. Moins de déplacements, moins de temps perdu.
• L’individualisation supprime le bénéfice du groupe ! Pas nécessairement. Une alternance entre travail individuel et collectif optimise l’apprentissage.
• C’est la fin des effets culturels de la formation ! Non. Les réseaux internes et l’animation de communautés compensent efficacement le manque de présentiel.

Comment individualiser efficacement la formation ?

1. Digitaliser et outiller : un accès simple à des ressources adaptées est essentiel.
2. Centrer sur le travail : l’objectif premier est la résolution de problèmes concrets.
3. Accompagner selon les besoins : chaque apprenant a un niveau d’autonomie différent.
4. Valoriser les acquis : reconnaissance et certification des compétences renforcent l’impact de la formation.

L’individualisation n’est plus une révolution, c’est une évidence. Il n’y a plus qu’à agir !